(aidan turner) glasgow smile.

Howard 'Chibs' Borthwick
The monster in me can only be checked by the monster in you.
28 ans ◘ Ecossais. ◘ Né à Glasgow. ◘ Bisexuel, puisqu'il faut mettre un label. ◘ Voleur, recéleur. ◘ Célibataire. ◘ Fuck this shit. ◘ Aidan Turner.

Chibs, c'est pas un mauvais gars, mais c'est pas un type bien non plus. On ne sait jamais quoi penser de lui, vraiment, alors on se contente de voir ce sourire en coin qu'il arbore en permanence, tantôt mauvais tantôt rieur mais toujours avec cette lueur d'espièglerie dans le fond des yeux. Chibs est malsain, torturé, violent, il a des cicatrices pour raconter son histoire, ses chutes, sa lutte, mais il masque ses démons sous une taquinerie incessante, piquante, exaspérante, parfois perverse. Il vous gagne à l'usure, Chibs, parce qu'il est aussi attendrissant qu'il est impatient, crampon et insolent. Il parle quand on n'veut pas l'entendre et se tait quand on voudrait qu'il parle. Il n'a aucune notion de ce qu'est un bon timing - sauf quand il s'agit de dérober quelque chose - et ne manque jamais de mettre les pieds dans l'plat, pour son bon plaisir, le plus souvent.
Chibs semble franc, honnête, il a ce truc qui fait qu'on lui accorde un peu trop facilement sa confiance, mais c'est un imposteur, un menteur, il a le goût de la tromperie, tout n'est que jeu, amusement. Il n'offre que rarement la sienne, de confiance, il sait à quel point cela peut être facile de se laisser prendre au piège, mais il aime les gens comme ils viennent, il prend son plaisir où bon lui semble et n'aime pas qu'on lui colle une étiquette. Il a cet air naïf sur le visage, l'écossais, et s'oublie parfois dans la facilité des émotions, et la furieuse envie de vivre, presque dévastatrice. C'est un grand gamin, au fond, qui s'est pris trop de coups sur la gueule et n'a jamais eu la sensation d'en rendre suffisamment, qui isole le peu d'innocence qui lui reste dans ce recoin, au fond d'son âme, où rien ne peut l'atteindre, quand cette humanité vorace et cruelle l'écorche un peu trop.

behind the screen i'm sevenways
What a Face

and now that's my story
now i am become death, the destroyer of worlds.
Il relève les yeux. Glasgow n'est plus là. Glasgow ne sera plus jamais là. Seattle est son refuge, l'enfer de tellement d'autres.
Il déteste la solitude, Chibs, et personne n'est jamais seul dans la misère. C'est la beauté des bas-fonds, cette solidarité presque impossible, ces regards qu'on se jette pour s'assurer qu'on est toujours vivant. Chibs a quitté son Ecosse, son amour, pour sauver sa peau couverte des cicatrices qui racontent son histoire. Celle d'une vie au sein d'un gang, parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, parce que c'était comme ça, il ne se souvient même plus comment il s'était retrouvé dans cette galère ni comment il en était arrivé là, presque mort, dans une ruelle humide de sa Glasgow, avec pour seul choix celui de la fuite.
Chibs trébuche sur les aspérités de la vie, il les fait siennes, il possède l'inappropriable, il sourit à l'impossible avec la naïveté d'un gamin qui n'aurait pas connu le Pulse. Chibs n'a pas connu l'explosion, il a connu l'horreur qui vient après, les hommes qui se transforment en monstres d'égoïsme et d'avidité. Chibs s'en fout, de l'argent, du luxe, tant qu'il a un toit au dessus de la tête et qu'importe s'il est fait d'étoiles. Chibs donne l'peu de fric qui lui reste dans la poche à ceux qui en ont plus besoin que lui. Chibs dérobe, votre attention d'un sourire et votre bien d'un geste habile.

Il marche, encapuchonné, sous la pluie, les mains dans les poches, le regard qui s'égare sur les lézardes qui jonchent le trottoir, et son coeur se serre, il revoit sa petite sœur jouer à l'équilibriste sur les fissures, il entend son rire malgré la tempête. Il marche, encapuchonné, sous la pluie battante, et déjà le murmure d'une vie qui se meut au delà des barricades, dans cette Seattle pitoyable, qui ne sent que la pauvreté et le combat. Il rejoint les allées du marché, ses poches porteuses de quelque trésor qu'il espère revendre suffisamment vite pour que leur piste se perdre, qu'il empoche son du et puisse filer se glisser sous ce qui lui sert de couverture. Ses pas le mènent devant la stand de Katsya, vide, et il grimace. Il dormira seul, ce soir, pendant qu'elle essaie de sauver ce monde à la dérive. Il a le cafard, ce soir, lui le rieur, l'optimiste. Comme un cruel murmure à son oreille, il entend le rire de sa sœur.

Il pianote sur la rambarde, observant cette foule qui exécute l'impérieux ballet de l'hypocrisie et de l'ignorance. Ils le dégoûtent, eux qui se noient sous la richesse alors qu'il y en a là dehors qui crèvent de faim. Il se demande parfois si ce n'est pas Katsya qui a raison, s'il ne devrait pas... non. Il est un peu lâche, Chibs, il n'a pas envie de mourir, il a tout abandonné pour ne pas y rester alors pourquoi maintenant ? Il descend les escaliers, vêtu de cette tenue de serveur dont il a dépouillé sa conquête de la veille et se confond dans cette danse inepte, où ses doigts arrachent à leur propriétaire les bijoux dont ils ne remarqueront que trop tard la disparition. Dans son élément, à la fois charmeur et invisible. Une voix s'élève qui déplore la perte de son parure. Chibs, la multitude l'a déjà avalé.