(Jamie Campbell Bower) Noah - Never give up

and now that's my story
Je dois l’avouer, j’ai pas grand-chose à dire sur ma vie « d’avant » parce que je n’en garde que très peu de souvenir. Non pas suite au traumatisme ou à un super coma de 15 ans, c’est juste qu’à l’époque de l’attaque, je n’avais tout juste pas 8 ans et soyez franc, vous gardez le souvenir précis de votre courte existence d’avant votre 8ème anniversaire vous ? Ben voilà…

Je me souviens que j’étais un enfant adopté alors que j’étais encore tout bébé. Mes parents n’ont pas eu besoin de me l’avouer avec appréhension et pour cause ; quand on a deux parents afro-américain et qu’on est blond aux yeux bleus, on se doute bien qu’il y a anguille sous roche dès le départ, pas besoin d’avoir le QI d’Einstein pour ça. Je n’ai aucune idée de qui pouvaient bien être mes parents biologique et en toute franchise, je m’en fiche totalement. Mes parents étaient et seront toujours Alexander et Rosalia Bennett. A cette époque, je savais que mon père travaillait dans un grand et beau bureau dans une banque et que ma mère disait au juge d’envoyer les méchants en prison. Les plus de 8 ans peuvent donc traduire cela par directeur d’une banque et avocate. On avait un grand appartement au cœur de Seattle, je prenais des cours de piano que je détestais et j’allais dans une école privée où j’étais obligé de porter un uniforme avec une cravate. Mon meilleur ami s’appelait Gavin, j’étais amoureux en secret d’Alison et je ne me séparais jamais de ma figurine de Batman. Voilà tout ce dont  je me souviens à peu près.

Le jour de l’attaque en revanche, je m’en souviens déjà plus même si c’est plus comme des images qu’un réel souvenir complet. On rentrait d’une visite d’un musée avec ma classe, je ne sais même plus lequel. Je me rappelle que nous attendions le métro dans la station souterraine quand il y eu un énorme bruit et comme un tremblement de terre. Tout semblait tomber autour de nous et tout à coup, la nuit noire. Cet instant en revanche, je m’en souviendrais toute ma vie. Cela a hanté mes cauchemars durant des années. La nuit noire et ce silence complet. Ça a surement duré que quelques secondes mais j’ai eu l’impression que c’était des heures. Et tout à coup, la nuit a commencé à se remplir de pleurs et de hurlements. Les gens se bousculaient comme des fous alors qu’on n’y voyait rien. J’ai appris par la suite que certains étaient même morts piétiné dans la panique générale.

Plusieurs jours plus tard, j’ai appris que mes parents étaient décédés dans l’attaque. J’étais donc orphelin pour la seconde fois de ma vie et fut envoyé dans un orphelinat où, trop vieux aux yeux des parents éventuels, je suis resté jusqu’à ma majorité.

C’est donc à partir de là que commencèrent les problèmes. La violence, l’alcool, les drogues… Non, sérieusement ? Vous m’avez cru ? Désolé de vous décevoir mais le plan à la Oliver Twist, ce ne sera pas avec moi. Certes, j’ai passé la majeur partie de ma vie à l’orphelinat mais j’y ai vraiment été heureux, je vous assure. Le directeur et sa femme étaient géniaux, malgré la misère environnante on a toujours mangé à notre faim. Ça a vraiment été ma nouvelle famille au point où, au lieu de partir à ma majorité, je suis resté non plus comme pensionnaire mais avec mon diplôme d’éducateur en poche et je passe désormais mes journées à essayer d’illuminer celles des enfants qui, comme moi, se retrouvent soudainement seuls.